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La ligne entre la loi et la morale

La ligne entre la loi et la morale

L’innovation technologique en audioprothèse interroge aujourd’hui nos pratiques et les lois qui les encadrent. Jonathan Goldminc, audioprothésiste, conseiller en business development et fondateur d’Audio Académie, livre quelques réflexions sur la téléaudiologie. Par Jonathan Goldminc

En France, l’audioprothèse est une discipline extrêmement réglementée et encadrée. Cette réglementation stricte protège à la fois les audioprothésistes, en évitant des pratiques déloyales, et les patients, en contrôlant d’éventuelles dérives dangereuses et en veillant à ce que leurs intérêts soient toujours prioritaires. Quelle que soit notre opinion sur les textes de lois qui régissent notre profession, on ne peut que saluer le travail de nos autorités de tutelle et s’en féliciter. La réforme du 100 % Santé ou encore l’application de la loi anti-cadeaux en sont autant d’exemples positifs. 

Néanmoins, il est tout à fait naturel de se poser quelques questions sur la pertinence de certains textes de lois obsolètes notamment au regard de nouvelles technologies, plus modernes et plus pertinentes qui permettraient pourtant d’améliorer le service rendu ou de répondre à de réels besoins non adressés, tout en s’accordant avec la philosophie de protection du patient des textes de lois.

On peut par exemple s’interroger sur le bien-fondé de l’interdiction totale de certaines pratiques, que la morale nous encouragerait pourtant à autoriser. L’appareillage en Ehpad ou bien le recours à la télé-audiologie sont deux exemples probants de ce dilemme moral. En effet, dans ces cas précis, le besoin d’assouplissement de la réglementation est bien réel mais demande une réflexion minutieuse.  

Si l’appareillage auditif en Ehpad est interdit, comme tout autre pratique itinérante, il permettrait pourtant de répondre à un vrai besoin. Si une souplesse législative semble donc être nécessaire dans ce cas, elle doit néanmoins rester une exception. En effet, il ne s’agit pas d’autoriser tout type de mobilité car cela pourrait engendrer l’émergence de modèles économiques disruptifs et desservir ainsi l’intérêt premier des patients. 

Il en va de même pour la télé audiologie que la HAS peine encore à pleinement réguler en France (voir télésoin). Aux États-Unis, de nombreuses start-ups utilisent les modèles DTC (direct to consumer), au travers desquels la vente d’aides auditives se fait 100% à distance, de l’adaptation initiale aux réglages de suivi. Si ce modèle semble aller à l’encontre même des principes de notre profession en France, et comme le montrent de nombreuses publications réduisent mécaniquement l’observance de l’appareillage et la satisfaction client, la télé audiologie peut à l’inverse présenter certains avantages.
En effet, l’intérêt du patient peut parfois justifier l’utilisation de réglages à distance, mais les recommandations de la HAS restent encore floues au regard des textes de loi qui régissent notre profession qui imposent l’avant, le pendant et l’après appareillage en cabine.

Voici trois exemples pertinents pour le patient.

  1. Le téléréglage, à livraison J+3, en cas d’inconfort sonore léger du patient. Ici, les options de réglages à distance permettent de corriger le plus rapidement possible un défaut de sensation auditive. 
  2. Le téléréglage au sein même d’un environnement sonore inconfortable pour le patient. Certains patients souffrent d’une gêne auditive au sein d’un environnement bien particulier et il peut s’avérer compliqué, pour l’audioprothésiste, d’améliorer l’efficacité prothétique sans connaître cet environnement, non reproductible en cabine. Dans ce cas, réaliser les réglages à distance, alors même que le patient se trouve dans ledit environnement, permet d’ajuster de manière pérenne cette gêne et d’aller plus loin dans la personnalisation du réglage.  
  3. Enfin, le téléréglage aide à réduire les délais d’attente du patient si celui-ci est par exemple en congés ou se trouve loin du centre. 

Il est donc de notre devoir, et de celui de nos représentants, de monitorer continuellement les avancées technologiques et d’évaluer dans quelles mesures elles pourraient améliorer l’expérience, la satisfaction et l’observance de nos patients. Ensemble, nous devons faire avancer notre profession avec comme leitmotiv l’intérêt du malentendant.

Vous souhaitez faire part de vos interrogations aux représentants de notre profession? Vous pensez que la réglementation devrait s’assouplir sur certains points ?

Rendez-vous sur le formulaire https://www.audioacademie.com/legislation

 

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Audioprothésiste de formation et expert commercial du secteur, Jonathan Goldminc a développé et accompagné depuis 15 ans et avec réussite de nombreuses structures B2B et B2C.

Depuis 2015, c'est aux Etats Unis, que Jonathan Goldminc accompagne au quotidien les audiologistes Américains à devenir leaders sur leur marché et à optimiser leurs performances commerciales. C'est pour permettre à tous les audioprothésistes Français d'accéder à des méthodes de business stratégies et à une croissance durable qu'il a créé Audio Académie, la première plateforme digitale de formation exclusivement dédiée au business développement des audioprothésistes.

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